Page:Marquiset,À travers ma vie,1904.djvu/225

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

faut savoir qu’elle fut écrite à Besançon après une mission formidable dont toute la ville s’entretenait, et que la maison de mon père, où eut lieu le dîner de mariage, était un ancien couvent des Carmes.


N’attendez pas une chanson :
Je ne fais plus que des cantiques
Et je vous réserve un sermon
Parmi tous vos refrains bachiques ;
Je n’ai pourtant pas le projet
De vous émouvoir jusqu’aux larmes.
Or me voici dans mon sujet,
Je vais chanter les Carmes.

Jeunes mondains qui m’écoutez,
Tâchez d’imiter leur sagesse,
Mettez un frein aux libertés
De votre bruyante allégresse ;
N’allez pas au milieu de nous,
Renouvelant certains vacarmes,
Transformer en maison de fous
L’ancien couvent des Carmes.

N’oubliez pas que dans ces murs
Jadis ils ont fait pénitence,
Ils y vivaient sobres et purs,
Dieu sait avec quelle constance.
À ces martyrs du célibat
La plus belle rendait les armes.
Heureux qui dans pareil combat
Peut ressembler aux Carmes.

Femmes dont les attraits puissants
Viennent ici d’entrer en lice,