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mérite à aucun titre l’attention de la postérité, et pourtant, je n’hésite pas (après en avoir supprimé des dissertations oiseuses et des histoires de famille) à faire paraître ses mémoires, m’y croyant contraint par sa réquisition posthume. Les broutilles étalées dans ces pages intéresseront un peu les Comtois, pas beaucoup les Parisiens et nullement les étrangers, mais elles peuvent être remarquées de certains, étant donné que l’homme a toujours regardé d’un œil fureteur les petits côtés de l’histoire. Tels ces provinciaux qui, après s’être pâmés d’admiration pendant des heures devant le Panthéon, s’en vont avec curiosité visiter le carré du Temple, tel le public, après avoir pendant des années contemplé l’étincellement de nos fastes, a voulu faire un tour à l’ombre. On lui a raconté de cent façons différentes les exploits des champs de bataille, les intrigues des gouvernements, les gloires des Césars, il veut maintenant connaître l’intérieur des mansardes ; on lui a dit ce qui se passait sur le trône, il désire savoir ce qui se passait à l’office. En histoire, aujourd’hui, le champ des conjectures n’est plus clos par le mur de la vie privée.

Armand Marquiset n’a malheureusement pas