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préfet à Versailles et qui avait eu de bonnes relations avec mon père lorsqu’il était dans le Jura, consentit à me prendre près de lui et à se charger de mon éducation administrative. Il fallut donc se résigner à quitter Besançon que j’aimais tant et faire mes adieux à tous mes camarades. Lorsque je pris congé de Mme  Nodier et de ses filles, mon courage factice me soutint, mais en tendant la main à Virginie, je sentis mon cœur se gonfler et des larmes mouiller mes paupières. Virginie était pâle et me regardait avec une anxiété touchante, la pression plusieurs fois accentuée de sa main me dit tout ce qu’elle éprouvait. J’abrégeai cet adieu pénible en sortant brusquement, mais quand je fus dans la rue, mes yeux se fondirent en deux cataractes tumultueuses. Mon Dieu ! quelle douleur inconnue et profonde je ressentais ! Mais quel que fût mon chagrin, c’est pour celui qui reste que l’abandon est le plus amer.

    et-Loire en octobre 1814, de Seine-et-Oise en 1815. Il était commandeur de la Légion d’honneur, chevalier de l’ordre de la Réunion, et avait été nommé, en 1820, gentilhomme ordinaire de la chambre du roi. Malgré ce qu’ont prétendu certains biographes, il n’était nullement parent de l’auteur du Glorieux.