Page:Markovitch - La Révolution russe vue par une Française, 1918.djvu/270

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
266
LA RÉVOLUTION RUSSE

la Douma, notre Rodzianko, qui avait raison. Mikhaïl Alexandrovitch nous a fait bien du tort[1] et Nicolas II aussi[2]. Une bonne et solide constitution, voilà ce qu’il nous fallait. Ou nas tiomnéi narod ! (Chez nous le peuple est obscur.)

Et quand je lui eus décliné ma qualité de Française :

— Nou ! Vot ! (Et voilà !) Maintenant ils disent que les Français sont des impérialistes parce qu’ils veulent reprendre aux Allemands une province qui leur appartient. Des bêtises ! Des bêtises ! Je ne suis pas bien au courant de ces choses, malgré que quelqu’un de savant me les ait expliquées ; mais je sais que les Français sont en République, qu’ils n’ont pas voulu la guerre et aussi qu’ils sont plus intelligents et plus heureux que nous. S’ils demandent cette province, je veux bien parier qu’ils ont raison…

Cette façon simpliste de juger la question d’Alsace-Lorraine n’a pas été sans m’émou-

  1. En refusant d’accepter la régence qui lui fut offerte par la Douma.
  2. En abdiquant pour son fils en même temps que pour lui.