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LA RÉVOLUTION RUSSE

que soient publiées des déclarations affirmant l’extrême modération des buts de la guerre, en harmonie complète avec les principes proclamés par les Alliés pendant la première période de la guerre.

C’est entre ces deux positions nouvelles, mais déjà fortes, d’une part, et le gouvernement d’autre part, que va s’engager la lutte. Elle se livrera, vraisemblablement, autour de la question des « buts de guerre ». Elle est à peine engagée encore que déjà on parle de la nécessite pour M. Milioukov de « se soumettre ou se démettre ». Cette exigence des partis de l’opposition pourrait bien être le point de départ d’une terrible crise pour la politique intérieure et extérieure de la Russie.


Nous passons par de terribles alternatives d’espoir et de découragement. Des journées comme celle du 27 mars où un million de citoyens traversèrent, sans police et dans le plus grand ordre, les principales artères de la capitale, en portant sur les épaules ou en accompagnant, avec des hymnes et des chants, les cercueils des victimes de leur révolution, donnent le droit de tout espérer ; celles où un