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Scène III

DORANTE, LUBIN
Lubin.

Bon, vous êtes homme de parole. Mais dites-moi, avez-vous souvenance de connaître un certain M. Ergaste, qui a l’air d’être gelé, et qu’on dirait qu’il ne va ni ne grouille, quand il marche ?

Dorante.

Un homme sérieux ?

Lubin.

Oh ! si sérieux que j’en sis tout triste.

Dorante.

Vraiment oui ! je le connais, s’il s’appelle Ergaste. Est-ce qu’il est ici ?

Lubin.

Il y était tout présentement ; mais je li avons finement persuadé d’aller être ailleurs.

Dorante.

Explique-toi, Lubin. Que fait-il ici ?

Lubin.

Oh ! jarniguienne, ne m’amusez pas, je n’ons pas le temps de vous acouter dire ; je sis pressé d’aller avartir Angélique ; ne démarrez pas.

Dorante.

Mais, dis-moi auparavant…