Ah ! ah ! ah ! votre badinage me charme ; il en sera donc ce qu’il vous plaira. L’essentiel est que je vous aime autant que je l’aimais.
Vous me faites bien de la grâce ; quand vous en rabattriez, je ne m’en plaindrais pas. Continuons, vos naïvetés m’amusent, elles sont de si bon goût ! Vous avez paru, ce me semble, avoir quelque inclination pour Araminte ?
Oui ; je me suis senti quelque envie de l’aimer ; mais la difficulté de pénétrer ses dispositions m’a rebuté. On risque toujours de se méprendre avec elle, et de croire qu’elle est sensible quand elle n’est qu’honnête ; et cela ne me convient point.
Je fais grand cas d’elle. Comment la trouvez-vous ? à qui de nous deux, amour à part, donneriez-vous la préférence ? ne me trompez point.
Oh ! jamais, et voici ce que j’en pense : Araminte a de la beauté ; on peut dire que c’est une belle femme.
Fort bien. Et quant à moi, à cet égard-là, je n’ai qu’à me cacher, n’est-ce pas ?
Pour vous, marquise, vous plaisez plus qu’elle.