Page:Marivaux - Théâtre, vol. II.djvu/279

Cette page a été validée par deux contributeurs.

La comtesse.

Il n’y a qu’à vous taire ; car si celui de monsieur est mort, le mien l’est aussi. Il y a quelque temps qu’il me dit qu’il était le sien.

Lisette, indifféremment, d’un air modeste.

Il me semble qu’il n’y a pas longtemps que vous lui avez écrit, madame.

La comtesse.

La belle conséquence ! Ma lettre a-t-elle empêché qu’il ne mourût ? Il est certain que je lui ai écrit ; mais aussi ne m’a-t-il point fait de réponse.

Le Chevalier, à part à Hortense.

Je commence à me rassurer.

Hortense, souriant.

Il y a plus d’un notaire à Paris. Lépine verra s’il se porte mieux. Depuis six semaines que nous sommes ici, il a eu le temps de revenir en bonne santé. Allez lui écrire un mot, monsieur le marquis, et priez-le, s’il ne peut venir, d’en indiquer un autre. Lépine ira se préparer pendant que vous écrirez.

Lépine.

Non, madame ; si je monte à cheval, c’est autant de resté par les chemins. Je parlais de la partie de chasse ; mais voici que je me sens mal, extrêmement mal ; d’aujourd’hui je ne prendrai ni gibier, ni notaire.

Lisette, souriant.

Est-ce que vous êtes mort aussi ?

Lépine.

Non, mademoiselle ; mais je vis souffrant, et