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Araminte, qui ne l’a pas regardé jusque-là, et qui a toujours rêvé, dit d’un ton haut.

Mais qu’on aille donc voir. Quelqu’un l’a-t-il suivi ? Que ne le secouriez-vous ? Faut-il le tuer, cet homme ?

Dubois.

J’y ai pourvu, madame. J’ai appelé Arlequin qui ne le quittera pas ; et je crois d’ailleurs qu’il n’arrivera rien ; voilà qui est fini. Je ne suis venu que pour dire une chose, c’est que je pense qu’il demandera à vous parler, et je ne conseille pas à madame de le voir davantage ; ce n’est pas la peine.

Araminte, sèchement.

Ne vous embarrassez pas ; ce sont mes affaires.

Dubois.

En un mot, vous en êtes quitte, et cela par le moyen de cette lettre qu’on vous a lue et que mademoiselle Marton a tirée d’Arlequin par mon avis. Je me suis douté qu’elle pourrait vous être utile, et c’est une excellente idée que j’ai eue là, n’est-ce pas, madame ?

Araminte, froidement.

Quoi ! c’est à vous que j’ai l’obligation de la scène qui vient de se passer ?

Dubois, librement.

Oui, madame.

Araminte.

.

Méchant valet ! ne vous présentez plus devant moi.

Dubois, comme étonné.

Hélas ! madame, j’ai cru bien faire.