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Scène IV

MADAME ARGANTE, LE COMTE, MARTON.
Marton, un moment seule.

Ne disons mot que je n’aie vu ce que ceci contient.

Madame Argante.

Eh bien, Marton, qu’avez-vous appris de Dubois ?

Marton.

Rien, que ce que vous saviez déjà, madame ; et ce n’est pas assez.

Madame Argante.

Dubois est un coquin qui nous trompe.

Le Comte.

Il est vrai que sa menace signifiait quelque chose de plus.

Madame Argante.

Quoi qu’il en soit, j’attends monsieur Remy que j’ai envoyé chercher ; et s’il ne nous défait pas de cet homme-là, ma fille saura qu’il ose l’aimer ; je l’ai résolu. Nous en avons les présomptions les plus fortes ; et ne fût-ce que par bienséance, il faudra bien qu’elle le chasse. D’un autre côté, j’ai fait venir l’intendant que monsieur le comte lui proposait. Il est ici, et je le lui présenterai sur-le-champ.

Marton.

Je doute que vous réussissiez si nous n’apprenons rien de nouveau ; mais je tiens peut-être son