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Marton.

Que veux-tu, Arlequin ?

Arlequin.

Ne sauriez-vous pas où demeure la rue du Figuier, mademoiselle ?

Marton.

Oui.

Arlequin.

C’est que mon camarade, que je sers, m’a dit de porter cette lettre à quelqu’un qui est dans cette rue, et comme je ne la sais pas, il m’a dit que je m’en informasse à vous ou à cet animal-là ; mais cet animal-là ne mérite pas que je lui en parle, sinon pour l’injurier. J’aimerais mieux que le diable eût emporté toutes les rues, que d’en savoir une par le moyen d’un malotru comme lui.

Dubois, à Marton, à part.

Prenez la lettre. (Haut.) Non, non, mademoiselle, ne lui enseignez rien ; qu’il galope.

Arlequin.

Veux-tu te taire ?

Marton, négligemment.

Ne l’interrompez donc point, Dubois. Eh bien, veux-tu me donner ta lettre ? Je vais envoyer dans ce quartier-là, et on la rendra à son adresse.

Arlequin.

Ah ! voilà qui est bien agréable. Vous êtes une fille de bonne amitié, mademoiselle.