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Lisette.

À cela qu’a-t-il répondu ?

Frontin.

Rien ; sinon qu’à mon récit il a soupiré, levé les épaules, et m’a quitté pour parler à M. Orgon et pour consoler son fils, qui est averti et qui, de son côté, l’attend avec une douleur inconsolable.

Lisette.

Voilà, ce me semble, tout ce qu’on peut faire en pareil cas pour ton maître, et j’ai bonne opinion de cela ; mais retire-toi ; voici Lucile qui me cherche apparemment ; je lui ai toujours dit qu’elle aimait Damis sans qu’elle l’ait avoué, et je vais changer de ton afin de la forcer à en changer elle-même.

Frontin.

Adieu ; songe qu’il faut que je t’épouse, ou que la tête me tourne aussi.

Lisette.

Va, va, ta tête a pris les devants ; ne crains plus rien pour elle.



Scène II

LUCILE, LISETTE.
Lucile.

Eh bien ! Lisette, avez-vous vu mon père ?

Lisette.

Oui, madame, et, autant qu’il m’a paru, je l’ai