la contenter un peu, voyez-vous ; quand je l’aurai querellée à mon aise une douzaine de fois seulement, elle en sera quitte ; mais il me faut cela.
Trivelin, à part, à Euphrosine.
Il faut que ceci ait son cours ; mais consolez-vous, cela finira plus tôt que vous ne pensez. (À Cléantis.) J’espère, Euphrosine, que vous perdrez votre ressentiment, et je vous y exhorte en ami. Venons maintenant à l’examen de son caractère : il est nécessaire que vous m’en donniez un portrait, qui se doit faire devant la personne qu’on peint, afin qu’elle se connaisse, qu’elle rougisse de ses ridicules, si elle en a, et qu’elle se corrige. Nous avons là de bonnes intentions, comme vous voyez. Allons, commençons.
Cléantis
Oh que cela est bien inventé ! Allons, me voilà prête ; interrogez-moi, je suis dans mon fort.
Euphrosine, doucement.
Je vous prie, Monsieur, que je me retire, et que je n’entende point ce qu’elle va dire.
Trivelin
Hélas ! ma chère Dame, cela n’est fait que pour vous ; il faut que vous soyez présente.
Cléantis
Restez, restez ; un peu de honte est bientôt passée.