Page:Marivaux - Œuvres complètes, édition Duviquet, 1825, tome 3.djvu/524

Cette page n’a pas encore été corrigée

TRIVELIN

Vous êtes clair.

LÉLIO

Ne m’irrite point ; j’ai dans cette affaire-ci un intérêt de la dernière conséquence ; il y va de ma fortune ; et tu parleras, ou je te tue.

TRIVELIN

Vous me tuerez si je ne parle ? Hélas ! Monsieur, si les babillards ne mouraient point, je serais éternel, ou personne ne le serait.

LÉLIO

Parle donc.

TRIVELIN

Donnez-moi un sujet ; quelque petit qu’il soit, je m’en contente, et j’entre en matière.

LÉLIO

, tirant son épée.

Ah ! tu ne veux pas ! Voici qui te rendra plus docile.

TRIVELIN

, faisant l’effrayé.

Fi donc ! Savez-vous bien que vous me feriez peur, sans votre physionomie d’honnête homme ?

LÉLIO

, le regardant.

Coquin que tu es !

TRIVELIN

C’est mon habit qui est un coquin ; pour moi, je suis un brave homme, mais avec cet équipage-là, on a de la probité en pure perte ; cela ne fait ni honneur ni profit.

LÉLIO

, remettant son épée.

Va, je tâcherai de me passer de l’aveu que je te