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HORTENSE

Je lui ai dit que vous l’aimiez, Madame, soyez-en persuadée.

LA PRINCESSE

Vous lui avez dit que je l’aimais, et il ne vous a pas entendue, dites-vous ? Ce n’est pourtant pas s’expliquer d’une manière énigmatique ; je suis outrée, je suis trahie, méprisée, et par qui, Hortense ?

HORTENSE

Madame, je puis vous être importune en ce moment-ci ; je me retirerai, si vous voulez.

LA PRINCESSE

C’est moi qui vous suis à charge ; notre conversation vous fatigue, je le sens bien ; mais cependant restez, vous me devez un peu de complaisance.

HORTENSE

Hélas ! Madame, si vous lisiez dans mon cœur, vous verriez combien vous m’inquiétez.

LA PRINCESSE

, à part.

Ah ! je n’en doute pas… Arlequin ne vient point… Calmez cependant vos inquiétudes sur mon compte ; ma situation est triste, à la vérité ; j’ai été le jouet de l’ingratitude et de la perfidie ; mais j’ai pris mon parti. Il ne me reste plus qu’à découvrir ma rivale, et cela va être fait ; vous auriez pu me la faire connaître, sans doute ; mais vous la trouvez trop coupable, et vous avez raison.