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larrons, et non pas d’une Princesse qui est fidèle comme l’or. Vertuchoux ! qu’est-ce que c’est que tout ce tripotage-là ? toutes ces paroles-là ont mauvaise mine ; mon patron songe à la malice, et il faut avertir cette pauvre Princesse à qui on en ferait passer quinze pour quatorze. Je suis donc venu comme un honnête garçon, et voilà que je vous découvre le pot aux roses : peut-être que je ne vous dis pas les mots, mais je vous dis la signification du discours, et le tout gratis, si cela vous plaît.

HORTENSE

, à part.

Quelle aventure !

FRÉDÉRIC

, à la Princesse.

Madame, vous m’avez dit quelquefois que je présumais mal de Lélio ; voyez l’abus qu’il fait de votre estime.

LA PRINCESSE

Taisez-vous ; je n’ai que faire de vos réflexions. (À Arlequin.) Pour toi, je vais t’apprendre à trahir ton maître, à te mêler de choses que tu ne devais pas entendre et à me compromettre dans l’impertinente répétition que tu en fais ; une étroite prison me répondra de ton silence.

ARLEQUIN

, se mettant à genoux.

Ah ! ma bonne dame, ayez pitié de moi ; arrachez-