Page:Marivaux - Œuvres complètes, édition Duviquet, 1825, tome 3.djvu/392

Cette page n’a pas encore été corrigée

les sentiments que je vous montre depuis que je vous parle méritaient de votre part plus d’attention que vous ne leur en avez donné. Cependant je continuerai à vous respecter, puisque vous dites qu’il le faut, sans pourtant en examiner moins si le mariage dont il s’agit est vraiment convenable.

Il sort fièrement.


Scène IX

FRÉDÉRIC, L’AMBASSADEUR


FRÉDÉRIC

La manière dont vous venez de lui parler me fait présumer bien des choses ; peut-être sous le titre d’Ambassadeur nous cachez-vous…

L’AMBASSADEUR

Non, Monsieur, il n’y a rien à présumer ; c’est un ton que j’ai cru pouvoir prendre avec un aventurier que le sort a élevé.

FRÉDÉRIC

Eh bien ! que dites-vous de cet homme-là ?

L’AMBASSADEUR

Je dis que je l’estime.

FRÉDÉRIC

Cependant, si nous ne le renversons, vous ne pouvez réussir ; ne joindrez-vous pas vos efforts aux nôtres ?

L’AMBASSADEUR

J’y consens, à condition que nous ne tenterons