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une merveille ; et voilà comme je dis : un homme qui se trouve bien assis, qu’a-t-il besoin de se mettre debout ? J’ai bon pain, bon vin, bonne fricassée et bon visage, cent écus par an, et les étrennes au bout ; cela n’est-il pas magnifique ?

FRÉDÉRIC

Tu me cites là de beaux avantages ! Je ne prétends pas que tu t’attaches à moi pour être mon domestique ; je veux te donner des emplois qui t’enrichiront, et par-dessus le marché te marier avec une jolie fille qui a du bien.

ARLEQUIN

Oh ! dame ! ma prudence dit que vous avez raison ; je suis debout, et vous me faites asseoir ; cela vaut mieux.

FRÉDÉRIC

Il n’y a point de comparaison.

ARLEQUIN

Pardi ! vous me traitez comme votre enfant ; il n’y a pas à tortiller à cela. Du bien, des emplois et une jolie fille ! voilà une pleine boutique de vivres, d’argent et de friandises ; par la sanguenne, vous m’aimez beaucoup, pourtant !

FRÉDÉRIC

Oui, ta physionomie me plaît, je te trouve un bon garçon.

ARLEQUIN

Oh ! pour cela, je suis drôle comme un coffre ;