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l’amour qui a nommé ce ministre-là : oui, la Princesse a du penchant pour lui… Ne pourrait-on savoir l’histoire de sa vie errante, et prendre ensuite quelques mesures avec l’ambassadeur du roi de Castille, dont j’ai la confiance ? Voici le valet de cet aventurier ; tâchons à quelque prix que ce soit de le mettre dans mes intérêts, il pourra m’être utile.


Scène XIII

FRÉDÉRIC, ARLEQUIN


Il entre en comptant de l’argent dans son chapeau.

FRÉDÉRIC

Bonjour, Arlequin. Es-tu bien riche ?

ARLEQUIN

Chut ! Vingt-quatre, vingt-cinq, vingt-six et vingt-sept sols. J’en avais trente. Comptez, vous, Monseigneur le conseiller ; n’est-ce pas trois sols que je perds ?

FRÉDÉRIC

Cela est juste.

ARLEQUIN

Hé bien, que le diable emporte le jeu et les fripons avec !

FRÉDÉRIC

Quoi ! tu jures pour trois sols de perte ! Oh je veux te rendre la joie. Tiens, voilà une pistole.

ARLEQUIN

Le brave conseiller que vous êtes !(Il saute.) Hi ! hi ! Vous méritez bien une cabriole.