Page:Marivaux - Œuvres complètes, édition Duviquet, 1825, tome 3.djvu/332

Cette page n’a pas encore été corrigée

souvenir inutile que je garde encore de cette belle personne que je sauvai des mains des voleurs !


Scène VI

LÉLIO, HORTENSE, à qui UN GARDE dit en montrant Lélio.


UN GARDE

Le voilà, Madame.

LÉLIO

, surpris.

Je connais cette dame-là.

HORTENSE

, étonnée.

Que vois-je ?

LÉLIO

, s’approchant.

Me reconnaissez-vous, Madame ?

HORTENSE

Je crois que oui, Monsieur.

LÉLIO

Me fuirez-vous encore ?

HORTENSE

Il le faudra peut-être bien.

LÉLIO

Eh pourquoi donc le faudra-t-il ? Vous déplais-je tant, que vous ne puissiez au moins supporter ma vue ?

HORTENSE

Monsieur, la conversation commence d’une manière qui m’embarrasse ; je ne sais que vous répondre ; je ne saurais vous dire que vous me plaisez.