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DORIMÈNE

, après avoir écouté.

Au pis-aller ! dit-elle, au pis-aller ! avançons, Marquis !

ROSIMOND

Quel est donc votre dessein ?

DORIMÈNE

Laissez-moi faire, je ne gâterai rien.

HORTENSE

Quoi ! vous êtes là, Madame ?

DORIMÈNE

Eh oui, Madame, j’ai eu le plaisir de vous entendre ; vous peignez si bien ! Qui est-ce qui me prendrait pour un pis-aller ? cela me ressemble tout à fait pourtant. Je vous apprends en revanche que vous nous tirez d’un grand embarras ; Rosimond vous est indifférent, et c’est fort bien fait ; il n’osait vous le dire, mais je parle pour lui ; son pis-aller lui est cher, et tout cela vient à merveille.

ROSIMOND

, riant.

Comment donc, vous parlez pour moi ? Mais point du tout, Comtesse ! Finissons, je vous prie ; je ne reconnais point là mes sentiments.

DORIMÈNE

Taisez-vous, Marquis ; votre politesse ici consiste à garder le silence ; imaginez-vous que vous n’y êtes point.

ROSIMOND

Je vous dis qu’il n’est pas question de politesse, et que ce n’est pas là ce que je pense.