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DORANTE

Non.

ROSIMOND

Cela m’inquiète.

DORANTE

Eh ! de qui est-elle ?

ROSIMOND

De Dorimène ; et malheureusement elle est d’un style un peu familier sur Hortense ; elle l’y traite de petite provinciale qu’elle ne veut pas que j’épouse, et ces bonnes gens-ci seraient un peu scandalisés de l’épithète.

DORANTE

Peut-être personne ne l’aura-t-il encore ramassé : et d’ailleurs, cela te chagrine-t-il tant ?

ROSIMOND

Ah ! très doucement ; je ne m’en désespère pas.

DORANTE

Ce qui en doit arriver doit être fort indifférent à un homme comme toi.

ROSIMOND

Aussi me l’est-il. Parlons de Dorimène ; c’est elle qui m’embarrasse. Je t’avouerai confidemment que je ne sais qu’en faire. T’a-t-elle dit qu’elle n’est venue ici que pour m’empêcher d’épouser ? Elle a quelque alliance avec ces gens-ci. Dès qu’elle a su que ma mère m’avait brusquement amené de Paris chez