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siennes. Les conditions se confondent un peu à Paris, on n’y est pas scrupuleux sur les rangs.

MARTON

Et votre maître et vous, continuerez-vous d’avoir des maîtresses quand vous serez nos maris ?

FRONTIN

Tenez, il est bon de vous mettre là-dessus au fait. Écoutez, il n’en est pas de Paris comme de la province, les coutumes y sont différentes.

MARTON

Ah ! différentes ?

FRONTIN

Oui, en province, par exemple, un mari promet fidélité à sa femme, n’est-ce pas ?

MARTON

Sans doute.

FRONTIN

À Paris c’est de même ; mais la fidélité de Paris n’est point sauvage, c’est une fidélité galante, badine, qui entend raillerie, et qui se permet toutes les petites commodités du savoir-vivre ; vous comprenez bien ?

MARTON

Oh ! de reste.

FRONTIN

Je trouve sur mon chemin une personne aimable ;