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CRISPIN

, parlant à Philine.

D’Ariste vous craignez la subite arrivée.

PHILINE

Peut-être qu’à ce vieux je me verrais livrée.

CRISPIN

, à Cléandre.

Vaines terreurs, chansons. Vous, vous êtes certain
De ne pouvoir jamais lui donner votre main ?

CLÉANDRE

Oui vraiment.

CRISPIN

Avec moi, tout ceci bagatelle.

CLÉANDRE

Hé que faire ?

CRISPIN

Ah ! parbleu, ménagez ma cervelle.

TOINETTE

Benêt !

CRISPIN

Sans compliment : c’est dans cette journée,
Qu’Ariste doit venir pour tenter hyménée ?

TOINETTE

Sans doute.

CRISPIN

Du voyage il perdra tous les frais.
Je saurai de ces lieux l’éloigner pour jamais.
Quand il sera parti, je prendrai sa figure :
D’un campagnard grossier imitant la posture,
J’irai trouver ce père, et vous verrez enfin
Et quel trésor je suis, et ce que vaut Crispin.