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vous voulez me prendre sans vart3. Eh bian ! le sujet de voute requête, à quoi prétend-il !

FONTIGNAC

D’abord à votre cœur, ensuite à votre main.

L’INSULAIRE

Voilà ce que c’est.

BLAISE

C’est coucher bien gros tout d’une fois. Voilà bian des affaires. Traite-t-on du cœur d’un homme comme de ceti-là d’une femme ? faut bian d’autres çarimonies.

FONTIGNAC

Jé mé suis pourtant fait fort dé votré consentement.

L’INSULAIRE

J’ai compté sur l’amitié que vous avez pour Fontignac.

BLAISE

Oui ; mais voute compte n’est pas le mian : j’avons une autre arusmétique.

FONTIGNAC

Né vous en défendez point. Il est temps qué votre modestie cède la victoire. Jé sais qu’ellé vous plaît, cetté tendre et charmante fille.

BLAISE

Eh ! mais, en vérité, taisez-vous donc, vous n’y songez pas. Il me viant des rougeurs que je ne sais où les mettre.

L’INSULAIRE

Mon dessein n’est pas de vous faire de la peine :