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BLECTRUE

On les traita comme vous ; car ils n’étaient pas plus grands ; mais ensuite ils devinrent tout aussi grands que nous.

BLAISE

Eh ! morgué, depuis six mois j’épions pour en avoir autant : apprenez-moi le secret qu’il faut pour ça. Pargué, si jamais voute chemin s’adonne jusqu’à Passy, vous varrez un brave homme ; je trinquerons d’importance. Dites-moi ce qu’il faut faire.

BLECTRUE

Mon petit mignon, je vous l’ai déjà dit, rien que devenir raisonnable.

BLAISE

Quoi ! cette marmaille guarit par là ?

BLECTRUE

Oui. Apparemment qu’elle ne l’était pas ; et sans doute vous êtes de même ?

BLAISE

Eh ! palsangué, velà donc mon compte de tantôt avec les échelons du Gascon ; velà ce que c’est ; ous avez raison, je ne sis pas raisonnable.

BLECTRUE

Que cet aveu-là me fait plaisir ! Mon petit ami, vous êtes dans le bon chemin. Poursuivez.

BLAISE

Non, morgué ! je n’ons point de raison, c’est ma pensée. Je ne sis qu’un nigaud, qu’un butor, et je le soutianrons dans le carrefour, à son de trompe,