Scène XI
MADEMOISELLE ARGANTE, ÉRASTE
, à part.
Ah ! l’aimable personne ! pourquoi l’ai-je vue, puisque je la dois perdre ?
, à part, en entrant.
Voilà un joli homme ! Si Éraste lui ressemblait, je ne ferais pas la folle.
, à part.
Feignons d’ignorer ses dispositions. (À Mademoiselle Argante.) Mademoiselle, Éraste m’a chargé d’une commission dont je ne saurais que le louer. Vous savez qu’on vous a destinés l’un à l’autre : mais il ne veut jouir du bonheur qu’on lui assure, qu’autant que votre cœur y souscrira : c’est un respect que le sien vous doit, et que vous méritez plus que personne : daignez donc, Madame, me confier ce que vous pensez là-dessus ; afin qu’il se conforme à vos volontés.
Ce que je pense, Monsieur, ce que je pense !
Oui, Madame.
Je n’en sais rien, je vous jure ; et malheureusement j’ai résolu de n’y penser que dans deux ans, parce que je veux me reposer. Dites-lui qu’il ait la bonté d’attendre : dans deux ans je lui rendrai réponse, s’il ne m’arrive pas d’accident.