Je guéris du mal qu’on n’a pas.
Vous êtes donc médecin ? Tant mieux pour vous, tant pis pour les autres ; et moi je sis le farmier d’ici, et ce n’est tant pis pour parsonne.
Comment ! mais tu as de l’esprit. Tu dis qu’on te consulte. Parbleu, dans l’occasion je te consulterais volontiers aussi.
Consultez-moi, pour voir, sur Monsieur Éraste.
Que veux-tu que je dise ? Il épouse la fille de Monsieur Argante.
Acoutez : êtes-vous bian son ami à cet épouseux de fille ?
Mais je ne suis pas toujours fort content de lui dans le fond, et souvent il m’ennuie.
Fi ! c’est de la malice à lui.
J’ai idée qu’on ne l’épousera pas d’un trop bon cœur ici, et c’est bien fait.
Tout franc, je ne voulons point de ce butor-là ; laissez venir le nigaud : je li gardons des rats.