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homme avec qui tu seras heureuse ; et la campagne, au bout du compte, a ses charmes aussi bien que la ville.

MADEMOISELLE ARGANTE

Par ma foi, vous avez raison.

MONSIEUR ARGANTE

Par ma foi ? de quel terme te sers-tu là ? je ne te l’ai jamais entendu dire, et je serais fâché que tu t’en servisses devant mon gendre futur.

MADEMOISELLE ARGANTE

Ma foi, je l’ai cru bon, parce que c’est votre mot favori.

MONSIEUR ARGANTE

Il ne sied point dans la bouche d’une fille.

MADEMOISELLE ARGANTE

Je ne le dirai plus ; mais revenons ; contez-moi un peu ce que c’est que votre gendre : n’est-ce pas cet homme des champs ?

MONSIEUR ARGANTE

Encore ! Est-il question d’un autre ?

MADEMOISELLE ARGANTE

Je m’imagine qu’il accourt à nous comme un satyre.

MONSIEUR ARGANTE

Oh ! je n’y saurais tenir. Vous êtes une impertinente ; il vous épousera, je le veux, et vous obéirez.