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LA VILLE CHARNELLE
le ruisselis de pleurs et de jais bleus
qui baigne les rondeurs de ta gorge alléchante !…
Ô non, mon pauvre rêve,
rêve boîteux, rêve podagre,
pourquoi vas-tu coupant ainsi
ces banales images de tailleur sédentaire ?
Pourquoi couper ainsi l’étoffe de tes robes,
avec tes lourds ciseaux raisonneurs et grinçants ?
Plus haut, lance plus haut mon âme qui patauge !
N’entends-tu pas les sinistres benjohs
pleurer d’amour, crier de rage
et vomir leurs sanglots au ras des flots ?
Elles chantent, les benjohs hystériques et sauvages,
comme des chattes énervées par l’odeur de l’orage.
Ce sont des nègres qui les tiennent