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LA VILLE CHARNELLE

et tes yeux qui larmoient de pus incandescent.
Ah ! ce sont donc mes funérailles que tu proclames
avec ces longs houhous de pleureuse funèbre !
Mais je nargue, ô Soleil, ta démence criarde
de jongleur haletant sur les tréteaux du ciel !…
J’en ai assez de ton sinistre boniment
pour marchander tes sceptres noirs et les lauriers
que tu vends feuille à feuille aux pèlerins fourbus,
ô marchand d’orviétan à la voix glapissante !…
Je veux dormir dans les cheveux de la Luxure,
et boire à la fontaine attendrie de la Vulve,
qui peut seule étancher la soif de mes artères. »