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À PAUL FORT

Ballades, filles-fleurs aux lèvres de parfums,
le printemps vous sema dans les prairies de France,
et vous venez d’éclore sous la baguette de l’Aurore,
dans l’âme ensoleillée d’un grand poète !…
Ballades souriantes, vos yeux ont la profonde
indolence des soirs d’Avril, mouillés de pleurs.

Ô blondes filles-fleurs aux robes en calice,
c’est le vent sauvage de l’Amour
qui plie l’une sur l’autre vos tailles langoureuses,
mélangeant en cadence vos cheveux passionnés,
fleuris de roses rouges et de lilas… Vous tournoyez
avec l’ardeur précipitée et la grâce fiévreuse
d’une guirlande parfumée flottant à la dérive,