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LA VILLE CHARNELLE

y plonger avec rage leurs grands becs flamboyants
et ne fuient que le soir où l’un d’eux plus dément,
se tord, enfin pendu, comme un sanglant mouchoir.

La ville rose allonge ses murailles charnelles
veinulées comme un marbre et teintées de carmin,
arrondissant ses belles hanches de déesse
qui se terminent en collines,
plus lisses que des cuisses couleur de pêche,
et finissent au loin dans les fraîches forêts
de l’horizon,
où la ville a voulu cacher ses pieds mignons.