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LA MORT DES FORTERESSES

à grands coups de marteaux pour refondre
leur native beauté.
Et les pilons hissés dans les grasses buées
retombaient avec un bruit de mine,
en fracassant les enclumes qui fument
dans la sanguinolence échevelée des torches.

Et la beauté défaillante des belles,
refleurissait toute rajeunie au soleil.

Ils écrasaient l’étoupe goudronnée
aux craquelures fines de la peau,
en guise de fards et d’onguents miraculeux,
aplatissant la tête noire des grands clous protecteurs
que l’on dit tout-puissants sur l’orgueil des Orages
…On eut dit, çà et là, des mouches de coquette.

Mais un jour les marteaux retombèrent inutiles
pour radouber les vertèbres d’acier