Page:Marinetti - La Ville charnelle, 1908.djvu/101

Cette page a été validée par deux contributeurs.

LA MORT DES FORTERESSES

I

LES CARÈNES COQUETTES

Or c’est depuis la vieillesse des âges,
que les rugueuses Forteresses du port
sont assises sur les quais noirs,
parmi des cargaisons pyramidales
de fruits juteux et de métaux et de bois odorants.
Elles ont leur échine colossale encastrée
dans les remparts et les pieds dans la mer,
coulant leur ombre et leurs vies monotones