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NOTICE.

ritage ; il employa la violence et la force pour faire échouer leurs prétentions ; et pendant la vie du conquérant, les héritiers naturels furent privés de leurs droits. Bientôt après sa mort, ils trouvèrent le moyen de les rétablir et de les faire valoir contre Robert Courte-House, et en les affirmant, ils reprochent à la mémoire de son père d’avoir fait le partage du lion, en s’emparant de l’héritage de leur parent.[1]. Cette expression proverbiale employée dans un grand procès, démontre pleinement que les écrits du fabuliste grec, ou du moins de ceux qui l’avoient imité, étoient connus des Normands du XIe siècle[2]. Il est possible alors que Henri Ier ait pu les étudier et les traduire en anglois.

  1. Orderic Vital, Histor. Apud Duchesne, p. 488, 681, sub ann. 1084.
  2. Dans la bordure inférieure du commencement de la tapisserie, attribuée à la reine Mathilde, femme du conquérant, on remarque les sujets d’une douzaine de fables qui se trouvent dans Ésope et dans Phèdre. Voyez État de la poésie françoise dans les XIIe et XIIIe siècles, p. 84. Sur le portail de l’église cathédrale d’Amiens, le sculpteur a représenté plusieurs sujets de fables. Voyez Rivoire, Description de l’église cathédrale d’Amiens, et le P. Daire, Description de la ville d’Amiens.