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NOTICE.

la connaissance des anciennes écritures et dans la lecture des ouvrages de nos vieux auteurs, découvriront sans doute que c’est le nom du roi Alfred qui a subi des changements si barbares et si grossiers. Ainsi deux monarques anglois sont désignés comme translateurs ; mais lequel des deux est l’auteur de la version dont s’est servie Marie ? Cet ouvrage peut il avoir été fait par Alfred ? Doit-il être attribué à l’un des princes qui ont porté le nom de Henri ? C’est ce que nous allons examiner.

On ne sauroit trop rendre hommage au mérite du roi Alfred, au zèle qu’il mit à cultiver les belles-lettres et à ses efforts pour en étendre l’usage parmi ses peuples. Il parloit avec facilité, savoit bien le latin, et entendoit passablement le grec. C’étoit un homme très-savant pour son siècle[1]. Mais par quelle raison, ou plutôt par quelle fatalité, Asser, qui a été son historien[2], ainsi que Guillaume de Malmesbury[3], en parlant des diverses productions dues à

  1. Henry’s, History of England, tom. ii, p. 348.
  2. Asseri, Vita Alfredi.
  3. Malmesbury, Histor., lib. II, cap. IV.