Page:Marie de France - Poésies, éd. Roquefort, II, 1820.djvu/437

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
425
DE MARIE DE FRANCE.

El cimitire veirement
Est la fose vers Orient[1] ;
De mur l’enclost, portes i fist,
E bone ferméure i mist,
Pur ço k’um ni puet entrer
Si par lui nun ne là aler.
La clef comanda al Priur,
Si défendit ke nuit ne jur
N’entrast nuls Hom si par lui nun
E par tuz cels de la maisun.360

El tens Seint-Patriz par licence
Pristrent li plusur pénitence,
Quant il esteient bien absolu
Si vindrent là où lius fu.
Enz entrèrent séurement
Mult sufrirent peine è turment,
E mult virent horible mal,
De la dure peine enfernal,
Après icele grant tristesce,

  1. Ceci tient à l’ancienne coutume de placer les autels et les chœurs des églises à l’Orient. C’est sous le règne de Louis XIV et vers le milieu du XVIIe siècle que les architectes ont négligé cette coutume. À Paris, la seule église de Saint-Benoit n’étoit pas tournée vers l’Orient, aussi le peuple l’avoit-il appelé Saint-Benoit le bestournée.