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NOTICE.

rité en comparant les sujets traités par le fabuliste romain avec ceux de Marie. Il sera également facile, après la plus légère attention et à l’instant même, de s’apercevoir que le poëte anglo-normand avoit sous les yeux les productions de l’affranchi d’Auguste, et qu’en plusieurs endroits il a littéralement traduit les fables qu’il lui a prises.

Je sais qu’on pourra s’élever contre cette assertion, qu’on objectera que les œuvres de Phèdre n’ont été découvertes que vers la fin du XVIe siècle[1]. Cette objection et plusieurs autres qu’on pourroit faire encore, ne peuvent détruire les motifs qu’on a de croire que Marie a connu le fabuliste romain, du moins par la version de Romulus.

On me fera sans doute observer que Marie a prévenu que la version angloise dont

  1. Joann. Gottlob., Samuel Schwabe, Phœdri, Augusti liberti. Fabularum AEsopiarum, etc. Brunsvigæ 1806, in-8o, vol. ier, Notitia litteraria de Phædro, p. 25—30 et 39.

    Voyez encore Grosley, Vie de Pierre et François Pithou, Paris 1756, in-12, tom. II, p. 275 ; Mémoires sur Troyes, tom. ier, p. 322 ; Éphémérides Troyennes, nouv. édit., Paris 1511, tom. ier, p. 260 ; Niceron, Mémoires pour servir à l’histoire des hommes illustres, tom. V, p. 58.