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NOTICE.

Cette, collection étoit-elle une traduction fidèle du fabuliste grec ? En quel temps et par qui a-t-elle été faite ? Marie a-t-elle suivi littéralement cette version ? Peut-être qu’au premier aperçu, ces questions pourront paroître déplacées ; mais je pense que leur discussion prouvera qu’elles ont des rapports intimes avec l’histoire littéraire des Normands et Anglo-Normands, et avec la vie privée de notre poëte ; dès-lors elles ne seront point regardées comme étrangères dans une notice sur les ouvrages de Marie.

La collection des fables d’Ésope, qui passoit pour être la plus complète, est, je crois, l’édition publiée à Francfort en 1610, par Nevelet, et réimprimée en 1660, qui renferme 297 fables. Les manuscrits, tant anglois que françois, dans lesquels se trouve la traduction de Marie, n’en contiennent que cent trois, dont trente-une seulement appartiennent à Ésope. Donc elle n’a pas traduit cet auteur en entier, parce que la version angloise qu’elle avoit consultée n’étoit pas une traduction complète du fabuliste grec. Il paroît même que c’étoit un recueil ou plutôt une compilation de divers auteurs, dans laquelle quelques-unes des fables d’Ésope avoient été insérées. Cependant Marie a intitulé son