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DE MARIE DE FRANCE.

Par messaiges l’unt fait semunre[1]
E li Gourpis se vait répunre ;
Lez la sale s’esteit muciez[2]
Car cointes ert è véziiez[3]
Li Lions mult se curreça
Li Leu, sen Prévost,[4] apela,
Demanda li pur-coi ne vint[5].
Li Lox respunt riens nel’ détint
Forz l’engrestés de son curaige,
Car g’i envoiai mun messaige ;20
[a]Alez tost, si le faites prendre,
Si le faites ardoir ou pendre[6],

  1. Amener le ferai et prendre.
    Mais faites le deffaire ou pendre.

  1. Semondre, appeler, avertir.
  2. Muciez, caché.
  3. Car il est malicieux et subtil.
  4. C’est-à-dire le grand-prévôt de son hôtel ; celui qui étoit revêtu de cette charge, devenoit juge ordinaire de la maison du roi, et en cette qualité il devoit connoître et instruire toutes les affaires civiles et criminelles entre les officiers du prince et pour eux, contre ceux qui ne l’étoient pas. Le prévôt de l’hôtel pouvoit aussi informer de tous les crimes pour et contre les gens de la suite du roi.
  5. Le lion demanda au loup, son prévôt, pourquoi le renard ne s’étoit point rendu à ses ordres.
  6. C’étoient les seuls supplices en usage, pour les pairs.