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DE MARIE DE FRANCE.

Demain tenruns une bataille[1]
Enmi cest chans trestut sans faille.
Li Louz l’a ensi otreié,
Pur ses aidanz[2] a enveié
[a]Li Escarboz manda les Eiz[3]
Qu’il n’en i a un seul remeiz,
Ne grosse Mouske, ne Wibet[4],
Ne lunge Wespe, ne Cornet.
Qant il se durent aprismier[5]
Li Leus volst les siens enssengnier ;30
Cunssel, ce dist, lor estuet prenre[6]
S’il se woelent vers ax[7] deffenre ;

  1. L’Escharbot a les siens mandez
    N’i avoit nul felon remez.

    Nota. Au lieu de felon on trouve aussi fourlon, malott.

  1. Tenir une bataille, c’est la présenter.
  2. Amis, compagnons.
  3. L’escarbot invita les abeilles ou mouches à miel, et pas une ne manqua à cet appel, de même que toutes grosses mouches, telles que le taon ou frelon, la longue guêpe, et le Bourdon.
  4. Les manuscrits portent gibet, guibet, huibet, juinquet, wibet.
  5. Approcher.
  6. Estuet prenre, convient prendre.
  7. Vers ax, envers, contre tes ennemis.