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POÉSIES

FABLE LIII.

De l’Aigle et de l’Ostour[1].

Li Aigles fu des Oisiaus Reis
Pur ce qu’il ert pruz è curteis ;
E li Ostors[2] ses Sénéchax[3]
Qui n’ert pas du tout si loiax.
Li Aigles sist par un grant calt[4]
[a]Sor la branque d’un caisne halt,
Li Ostoirs sist plus bas de lui ;
Garda à val, si ot anui
Des Coulons[5] qui en bas voleient
Et à la terre entr’eaus joeient.10
Vus joez, fet-il, desoz moi

  1. Le Grand d’Aussy, Fabliaux et contes, tom. IV, p. 172.
  2. Autour, sorte d’épervier, oiseau de proie.
  3. Voyez la note (2) de la fable XI.
  4. Par la grande chaleur l’aigle s’étoit perché sur la branche d’un gros chêne.
  5. Des pigeons.
Variantes.
  1. Seur un chaisne mult grant et haut.