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DE MARIE DE FRANCE.

FABLE XXXII.

Dou Cerf ki vit ses cornes en l’iaue tantdis que il béveit[1].

Ensi avint c’uns Cers béveit
A une aive[2], car seif aveit.
Garda dedenz, ses cornes vit,
Dunc à sei-meismes aveit dit
Que nule Beste nel’ valeit,
Ne si beles cornes n’avoit.
Tant entendi à sei loer
Et à ses cornes remirer[3],
K’il vist venir Chiens mult currant
Que lur Mestre veneit cornant[4].10

  1. La Fontaine, liv. VI, fab. ix. Le Cerf se voyant dans l’eau.

    AEsop., fab. clxxxiv.

    Phædr., lib. I, fab. xii. Cervus ad fontem.

    Rom. Nil., lib. III, fab. xxix.

    Anon. Nil., fab. lxi.

    Vincent. Bellov.

  2. Fontaine, d’aqua.
  3. Admirer à plusieurs reprises.
  4. Leur maître, qui chassoit, les rappeloit au son du cor.