Page:Marie de France - Poésies, éd. Roquefort, II, 1820.djvu/170

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
158
POÉSIES

FABLE XXX.

Des Lièvres è des Raines[1].

Ci dist que Lièvre s’assanlèrent
A pallement[2] : si esgardèrent
Q’en autre teire s’en ireient,
Fors de la grêve[3] ù ils esteient[4] ;
Car trop furent en grant dolur
D’Omes è de Chiens orent pour,
Si nes les voleient plus sufrir,
[a]Pur ço s’en vorent fors issir[5].
Li saige Lievre lor diseient
Que folie ert quanqu’il quereient[6]10

  1. La Fontaine, liv. II, fab. xiv. Le lièvre et les Grenouilles.

    AEsop« , fab. lvii.

    Phædr. append. Burm., f. ii. Lepores vitæ pertæsi.

    Romul. Nilant., lib. II, fab. xxiv. Lepores et ranæ.

    Le Grand d’Aussy, in-8o, tom. IV, p. 196.

  2. Voyez la note 2 de la fab. xxii.
  3. Lieu plein de sable et pierreux sur le bord des rivières ; place, lieu, endroit.
  4. Demeuroient, de Stare.
  5. Pour cela voulurent s’en aller ailleurs.
  6. Que ce qu’ils faisoient étoit une folie.
  1.