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LAI DE GRAELENT.[1]


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Je vais vous conter l’aventure de Graelent, telle que je l’ai entendue ; la musique en est bonne à retenir et le Lai mérite d’être raconté.

Graelent étoit né dans la Bretagne, d’une famille illustre, et à une grande beauté, une superbe taille, il joignoit encore la droiture du cœur. C’est par cette raison qu’on l’avoit surnommé Graelent-Mor.

Le roi qui tenoit alors la Bretagne étant

  1. Ms. no 7989 ² fo 65, ro. Col. 2, et imprimé dans la nouvelle édition de Barbazan, tom. IV, p. 157.

    Ce manuscrit renferme une particularité assez remarquable, en ce qu’il offre la preuve que les Lais se chantoient. Il est transcrit de manière à être noté au premier vers de la pièce et à tous ceux qui commencent un alinéa. Il est à regretter que la portée qui est composée de cinq lignes, n’ait pas été notée.

    Le Grand d’Aussy a traduit ce Lai, il se trouve à la p. 120 du 1er  volume in-8o de ses Fabliaux. Voyez encore le même ouvrage p. 107.