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SUR LES LAIS.

corrigé d’après la copie imprimée qui se trouve dans l’ouvrage de M. Ellis ; le Lai de Gugemer a été revu sur la copie de M. Cohen ; je dois à mon ami M. de la Rue, le Lai des Deux Amants, qu’il avoit transcrit à Londres, lors de son séjour en Angleterre.

Le peu de soin qu’apportaient les copistes anciens dans la transcription des ouvrages, vient sans doute de la promptitude avec laquelle ils travailloient ; quel qu’en soit le motif, cette incurie devient pour le littérateur un sujet de recherches, de peines et de réflexions. Nos pères, malgré la dureté de leur langage, avoient dans leurs vers de la mesure, de la cadence et même de l’harmonie. Ils rimoient assez exactement, et si l’on trouve des fautes de quantité dans les manuscrits, on peut à coup sûr les attribuer au défaut d’attention du copiste plutôt qu’à son ignorance, ou à celle du poëte. C’est une vérité dont il est facile de se convaincre en lisant les productions de nos anciens conteurs et romanciers. Dans le XIIe siècle la langue françoise étoit plus près d’une certaine perfection qu’elle ne le fût au XVIe ;