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NOTICE

en tête de cette version infidèle une préface[1], dans laquelle il établit que le personnage de Guillaume, est le comte de Dampierre. Cette opinion n’étant fondée sur aucun témoignage, ne doit être regardée que comme une simple conjecture. Si cet écrivain a eu quelques raisons pour avancer un fait aussi étrange, il ne sera pas difficile d’en trouver pour les réfuter ; et la première est que Guillaume, seigneur de Dampierre, second fils de Guy, sire de Bourbon, n’avoit aucun droit au titre de comte.

Dans le XIIIe siècle, ce titre n’étoit point accordé indistinctement aux gentilshommes françois ; il étoit expressément réservé au seigneur, au propriétaire d’une province, ou d’une grande cité dépendante d’un comté. Telles étoient les provinces de Flandre, d’Artois, de Poitou, d’Anjou, de Champagne, de Brie, de Valois, etc., et les villes de Paris, de Sens, de Chartres, d’Évreux, de Mâcon, de Châlons, de Vienne, d’Auxerre, etc. C’est alors que ces grands seigneurs, qui étoient grands vassaux de la couronne, avoient droit

  1. Ibid. p. 151