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LAI D’YWENEC.

tion. Vous le nommerez Ywenec. Preux et vaillant, il sera le vengeur de ses parents, et tuera le détestable auteur de tous nos maux. Le sang qui ruisseloit de ses blessures ne permet pas au chevalier de pouvoir rester plus long-temps. Il fait ses adieux à son amante et part désolé. La dame le suit précipitamment en remplissant l’air de ses cris. Elle s’élance d’une croisée dans la campagne, tombe de plus de vingt pieds de haut, et par une espèce de miracle, elle ne se fait aucun mal. Sortant de son lit, la dame n’étoit vêtue que d’une simple chemise ; les marques de sang qui sortoient des blessures d’Eudemarec aident la dame à marcher sur ses traces. Elle entra dans une petite cabane où son amant avoit pris quelque repos. Cette cabane dont le plancher étoit arrosé de sang, n’avoit qu’une seule entrée. Elle le cherche dans l’obscurité et ne le trouvant pas, elle sort de la cabane,