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SUR MARIE.

À leur témoignage se joint celui de Denys Pyramus, qui parle de Marie dans les termes les plus honorables et les plus flatteurs ; il dit que sa personne et ses écrits étoient généralement estimés, qu’il les connoissoit, les aimoit, et qu’il en faisoit le plus grand cas[1]. Or on sait que Denys Pyramus, contemporain de Marie, écrivoit sous le règne du même Henri III.

D’après les rapprochements qui viennent d’être mis sous les yeux du lecteur, il sera hors de doute que Henri III aura été le prince auquel Marie a dédié ses Lais. Cependant quelques critiques pourroient présumer qu’elle en a fait hommage à un roi de France. Examinons parmi les souverains de ce royaume quel pourroit être celui à qui cette dédicace auroit été faite. Marie vécut sous les règnes de Philippe-Auguste, de Louis VIII et de Louis IX ; l’on ne peut croire qu’en s’adressant à l’un de ces princes, elle ait traduit des noms gallois et armoricains en anglois.

  1. Kar mult l’ayment, si l’unt mult cher
    Cunte, Barun et Chevaler,
    Et si en ayment mult l’escrit.

    Denys Pyramus, Vie de saint Edmond.